Le centenaire de la Première Guerre mondiale en 2014 a été une occasion unique de réfléchir à l’importance de cette guerre sur notre société. La mini série documentaire Québec, s’en va-t-en-guerre! propose un regard neuf et surprenant sur la participation canadienne-française à ce drame universel, véritable point tournant de l’histoire du Canada moderne.
Au cœur de cette série en 4 épisodes, la Ville de Québec, endroit mythique au passé militaire exaltant. Si cette signature est un fait connu du grand public, sa participation active à ce grand conflit mondial l’est pourtant beaucoup moins.
#01 – Le recrutement
Août 1914 : La guerre est déclarée par l’Empire britannique entraînant le Canada dans sa foulée. La base Valcartier est aussitôt mise en place là où se trouvait un petit village sans histoire. Il y a beaucoup à faire : terminer le camp, compléter les formalités d’enrôlement des recrues, faire subir les examens médicaux et les vaccins contre la variole et la typhoïde, habiller les soldats et les équiper. Les Canadiens français doivent trouver leur place dans une force expéditionnaire a priori anglophone et majoritairement d’origine britannique. L’entraînement débute dans ce qui devient le point de chute des Régiments d’une armée naissante qui se professionnalisera au cours du conflit pour donner vie à l’armée moderne. Cet épisode témoigne des premiers pas de cette armée, des enjeux des Canadiens français et des préparatifs pour le grand départ vers les champs de bataille. 31 navires de gros tonnage partent du port de Québec à tour de rôle et filent sur le fleuve en direction de Gaspé pour ensuite transporter vers l’Angleterre plus de 30 000 hommes et femmes qui sans le savoir écrivent une page de l’armée canadienne naissante. C’est la fin d’un monde et le début d’un nouveau.
#02 – Le champ de bataille
Cet épisode de la série explore le champ de bataille, théâtre de l’émergence de véritables héros. La souffrance et les affrontements sanglants, comme la bataille de Courcelette, se déroulent sur un fond de bravoure. Les Tremblay, Légaré, Chassé et Keable passent à l’histoire et sont des exemples de courage et de hardiesse, jumelés à un sens du devoir hors du commun.
#03 – L’effort de guerre
La Première Guerre fait rage dans le vieux continent, mais les échos n’en sont pas moins puissants à Québec. Sur le « homefront » la population, tant civile que militaire, se mobilise pour appuyer l’effort des troupes canadiennes. Des usines d’armement qui roulent à plein régime, en passant par le rationnement et le Fonds patriotique, beaucoup des forces vives de la société sont mises à contribution. La guerre est l’affaire de tous. Les travailleurs et les femmes restés en grand nombre derrière ont le sentiment du devoir accompli envers la démocratie. Mais la guerre n’est jamais une chose simple et provoque des tensions. La crise de la conscription enflamme les esprits à Québec. Les émeutes qui éclatent durant la période de Pâques de 1918 font 4 morts et des dizaines de blessés chez les civils. Le « homefront » a lui aussi sa part de tragédies, de deuils et de souffrance.
#04 – L’héritage
Plus de 60,000 hommes des 600,000 composant le corps expéditionnaire canadien sont morts au combat. Beaucoup d’autres, à leur retour au pays, sont diminués physiquement ou psychologiquement. La professionnalisation et la réputation des régiments canadiens-français constituent un solide héritage. La démobilisation et le voyage de retour furent extrêmement laborieux. La guerre de 14-18 connaît son lot de difficultés au moment de la démobilisation : à la complexe réadaptation à la vie civile s’ajoutent les séquelles et les traces de la guerre : chocs nerveux et post traumatique, gueules cassées et troubles de toutes sortes affligent plusieurs anciens combattants et des familles qui les accueillent. Sant oublier la délicate question des vétérans et de la reconnaissance de leurs sacrifices. Hier comme aujourd’hui le débat reste entier. Mais le leg est immense.